Centrafrique : Une lutte d’influence diplomatique et sécuritaire

Dimanche 20 Mai 2018-11:43:53 Bonjour l'Afrique
Les drapeaux de la France, de la Russie et de l'Union européenne flottent non loin du palais de Berengo, près de Bangui, transformé en camp militaire où des instructeurs russes entraînent les forces armées centrafricaines, le 11 mars 2018
Les drapeaux de la France, de la Russie et de l'Union européenne flottent non loin du palais de Berengo, près de Bangui, transformé en camp militaire où des instructeurs russes entraînent les forces armées centrafricaines, le 11 mars 2018

Influence diplomatique, présence sécuritaire, intérêts économiques... En Centrafrique, pays en conflit depuis 2013 où un quart de la population a dû fuir son domicile, les grandes puissances se livrent à une rude lutte d'influence, récemment exacerbée par l'arrivée de la Russie dans le pays.

"La Centrafrique, c'est un échiquier géopolitique où chacun avance ses pions. Quand l'un bouge, les autres regardent et agissent en conséquence", pense un haut fonctionnaire onusien à Bangui à propos de la présence en RCA de pays comme la France, les Etats-Unis, la Chine et la Russie. Fin 2017, Moscou a été autorisé par l'ONU à livrer des armes et envoyer des instructeurs militaires à Bangui, malgré un embargo sur les armes depuis 2013.

La décision avait à l'époque suscité débats et inquiétudes au Conseil de sécurité, en particulier de la part des Etats-Unis, de la France et du Royaume-Uni, qui avaient réclamé que certaines armes (antiaériennes, mines...) soient retirées de la livraison. Ils avaient aussi demandé une traçabilité de celles livrées.

Six mois plus tard, les armes sont arrivées, et la Russie, qui aurait signé des accords bilatéraux avec Bangui, a décuplé son champ d'action dans le pays: des soldats russes assurent désormais la sécurité présidentielle et différents groupes armés assurent avoir été approchés par des agents russes pour faire de la médiation, selon des sources concordantes.

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